Burundi – « La résistance est la seule option qui nous reste pour vaincre le régime de Nkurunziza », dixit Sinduhije Alexis
Ce dimanche, le 21 avril 2019, le président du parti MSD, Alexis Sinduhije, a accordé un interview à la radio en ligne Umurisho dans son émission Ugoni ki ? pendant laquelle il a répondu à plusieurs questions du journaliste Arcade Havyarimana qui anime l’émission.
Pour Sinduhije Alexis, au sein du MSD, la lutte pour la restauration de l’état de droit et la démocratie au Burundi, la lutte contre la violation de l’Accord d’Arusha et la constitution qui en est issue par le régime de Nkurunziza Pierre et ses sbires, « ne s’est jamais arrêtée et ne s’arrêtera jamais ».
Il explique surtout que « malgré les efforts des uns et des autres , seule la résistance nous reste pour vaincre le régime de Nkurunziza et ses sbires ». Car, regrette-il, « on n’a pas d’autres choix ». Et pour y arriver, explique-t-il, « nous devons être plus déterminés, patients et courageux » ; avant d’ajouter que, selon lui, « résister veut dire utiliser un langage qu’ils [Nkurunziza Pierre et ses sbires, ndlr] comprennent afin que les opprimés et exilés soient écoutés ». Cependant, il n’a pas oublié de rappeler qu’il a toujours été le seul à insister sur le fait que Nkurunziza Pierre n’allait pas accepter les négociations ou bien céder aux pressions de la communauté internationale en général et régionale en particulier. Par conséquent, dit-il, « seuls les Burundais feront partir le régime de Nkurunziza Pierre et ses sbires par tous les moyens possibles, y compris la résistance ».
Selon toujours Alexis Sinduhije, « résister contre le régime de Nkurunziza Pierre et ses sbires n’est pas en soi un crime, c’est plutôt le fait de ne pas résister contrer ce régime qui est un crime. Ce n’est pas la première fois que je le dis, c’est la suite de ce qu’on a toujours dit. Et on l’a toujours fait ; même Nkurunziza Pierre le sait très bien ».
« Le plus important c’est de ne jamais abandonner !», précise-t-il
À la question de savoir comment la résistance va se poursuivre, le président du MSD, Alexis Sinduhije, sûr de lui-même, rassure que « la résistance en question est bien préparée et sera bien menée ». Il ajoute surtout que « le plus important est que les résistants et les Burundais ont compris comment ils vont mener cette résistance ». « Sachez qu’on ne résistera pas en leur [Nkurunziza & sbires, ndlr] apportant du gâteau ou des bonbons », a-t-il souligné. Ce qui est sûr, selon toujours lui, « cette lutte ne s’arrêtera jamais. On a déjà atteint une étape significative. Le plus important c’est de ne jamais abandonner ». Il ajoute tout de même que « même si on ne vaincra pas pour l’instant, nos enfants continueront la lutte jusqu’à la victoire ». Car, explique-t-il, « notre lutte ne concerne pas uniquement Nkurunziza et ses sbires, mais également tout son système. Donc, Nkurunziza Pierre et tout son système doivent être tous combattus ».
Concernant la manière dont le MSD prévoit de continuer sa lutte contre le régime de Nkurunziza Pierre ainsi que le soutien ou collaboration qu’il pourra accorder aux autres opposants au régime de Nkurunziza, Sinduhije Alexis précise que « comme le MSD a toujours lutté contre Nkurunziza Pierre et ses sbires, ennemis du peuple Burundais et du Burundi, il continuera d’accorder, par conséquent, son soutien et collaboration à tous les Burundais qui résisteront réellement contre ce régime de Nkurunziza ».
Quid du Cnared et ceux qui se sont retirés du Cnared !
Le président du MSD, Sinduhije Alexis, rappelle que « le parti MSD faisait partie de cette plateforme depuis sa création pour le même but de lutter contre le régime de Nkurunziza ». Il déplore, toutefois, que malgré un travail très important et remarquable déjà réalisé par le Cnared jusqu’à présent et ayant déjà atteint son premier but, « certains membres de cette plateforme semblent être fatigués et veulent accepter quelques promesses insignifiantes que Nkurunziza leur a promis ». Par conséquent, « en ce qui nous concerne au MSD, ajoute-t-il, on ne peut pas accepter de telles promesses insignifiantes, nous voulons qu’il [Nkurunziza] donne le pays au peuple souverain ». Sur ce même sujet, il rappelle que le parti MSD a bien expliqué les causes de son retrait du Cnared dans sa lettre qu’il a adressée aux responsables actuels du Cnared tout en reconnaissant et se félicitant de tous les acquis du combat qu’a mené le Cnared.
À propos du retrait de plusieurs partis politiques et membres du Cnared, certains pensent qu’il y aurait une formation d’une autre coalition en cours, mais, Alexis Sinduhije les rassure, « le plus important pour le moment, précise-il, ce n’est pas de former des coalitions, c’est plutôt de mener des actions concrètes sur terrain. Ces coalitions se formeront par après ».
Quant aux prochaines échéances électorales prévues en 2020, Sinduhije Alexis ne mâche pas les mots, il répond que « si rien ne change dans l’organisation de ces élections et la situation politique et sécuritaire du Burundi, le MSD ne se présentera pas ». Et d’ailleurs, explique-t-il, « même ce régime de Nkurunziza ne pourra pas accepter, dans les conditions actuelles du pays, que le MSD participe dans ces élections. Car il sait qu’il est le principal parti qui pourra le vaincre dans les élections bien organisées » ; et « comme le MSD ne reconnaît pas ces élections prévues en 2020 avec les conditions actuelles dans lesquelles elles sont préparées et qui sont exclusives, nos militants ne seront pas mobilisés pour y participer », a-t-il ajouté.
La situation et le sort des réfugiés Burundais en Tanzanie
Le président du MSD, Alexis Sinduhije, condamne également le traitement inhumain que réserve la Tanzanie aux réfugiés Burundais, « la Tanzanie s’est toujours comporté bizarrement en faveur du régime de Nkurunziza Pierre», fait-il savoir. Comme la Tanzanie ne veut plus accueillir les réfugiés Burundais sur son territoire, Sinduhije Alexis demande « à la communauté internationale [et surtout le HCR] de faire pression au gouvernement tanzanien afin qu’elle respecte les droits internationaux des réfugiés et des droits de l’homme auxquels elle a signé ou/et ratifié et d’arrêter de les séquestrer ou de les rapatrier par force au Burundi».
A défaut de les respecter, Alexis Sinduhije suggère à « la Tanzanie d’accepter que ces réfugiés soient transférés dans d’autres pays de la région qui accepteront de les accueillir. Ils peuvent être accueillis par la Zambie, Malawi, Mozambique, Rwanda, l’Ouganda ou le Kenya». Toutefois, il reconnaît qu’en matière de relations internationales et diplomatiques, « la Tanzanie ne sera pas éternellement alliée du régime de Nkurunziza comme c’est le cas aujourd’hui. Ce soutien actuel de la Tanzanie par rapport au régime de Nkurunziza pourra changer dans l’avenir. C’est normal et possible ».
Avec le temps, tout vient à bout : « Inkono ihira igihe », dit-il (“ le fruit ne tombe que quand il est mûr”, peut-on dire).
La résistance, noble soit-elle, étant rude et pénible, certains Burundais peuvent avoir la volonté de soutenir ceux qui luttent contre ce régime fasciste de Nkurunziza, pour Sinduhije Alexis, « ceux qui veulent soutenir la lutte, qu’ils soutiennent tout le monde pourvu qu’ils luttent contre le régime de Nkurunziza, que ce soit par les moyens politiques ou la lutte armée ». Toutefois, il conseille aux Burundais d’être patients et courageux, « donnez le temps au temps ; le plus important, souligne-t-il, c’est de ne jamais abandonner. Avec le temps et de la patience, on vient toujours à bout de tout. Rien ou personne ne défie le temps. Ayez confiance ! »
Aux Burundais, « sachez bien que la vérité, l’humilité, l’humanité et la solidarité vaincront tôt ou tard ; ne perdez pas l’espoir et le courage ; continuez votre noble lutte que vous avez commencée jusqu’à la victoire ! Je vous promets que nous vaincrons ensemble quelque soit le temps que ça prendra », a-t-il conclu.
Blaise Baconib Nijimbere
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